Accueil > Musées > Musée Gallé-Juillet > Grandes figures à Creil
Emile Gallé (Nancy, 1846-1904) est un célèbre verrier, céramiste et ébéniste français.300
Du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2026
Grandes figures à Creil
ÉvénementEmile Gallé (Nancy, 1846-1904) est un célèbre verrier, céramiste et ébéniste français.
Emile Gallé naît en 1846 à Nancy, où il passe son enfance. Il étudie de 1858 à 1864 au lycée impérial de Nancy, puis de 1865 à 1867 à Weimar.
Après ses études, il travaille dans l’entreprise paternelle de céramique et cristaux de son père, Charles Gallé (1818-1902). Peintre sur porcelaine de formation, celui-ci est négociant en porcelaines et cristaux, fournisseur de sa Majesté l’Empereur Napoléon III. Il hérite du magasin de sa belle-mère, où il vend des céramiques fabriquées en sous-traitance par la manufacture de Saint-Clément jusqu’en 1876.
En 1873, la famille Gallé s’installe avenue de la Garenne à Nancy. Emile Gallé bénéficie alors d’un atelier de décor de céramique et entreprend des recherches sur le verre.
Survenue quelques années plus tôt, la guerre franco-prussienne (1870-1871) a beaucoup marqué la famille Gallé. Charles et Emile Gallé se lancent dans la production d’oeuvres engagées, dénonçant l’injuste annexion d’une partie de la Lorraine.
Ils produisent notamment une série de six assiettes en faïence de Saint-Clément, au décor peint en bleu, sur le thème de la guerre de 1870. Guillaume Ier y est comparé à un canard tudesque (rude et grossier). Dans la même veine, le musée Gallé-Juillet conserve deux coupelles, l’une au décor de fleur de lys « à oeufs toujours fidèle », l’autre au décor de canards « été 1870, les canards eau n’avoient ».
Emile Gallé signe deux écussons en faïence : le premier représente une branche fleurie, avec la mention « Point n’oublie », le second est orné d’une vue de la place Stanislas, à Nancy. La place Stanislas, édifiée au milieu du 18e siècle à la gloire du roi Louis XV représente une Lorraine en plein éclat. Il reste très attaché à une Lorraine française.
Emile Gallé reprend l’entreprise paternelle à partir de 1877, et s’éloigne progressivement du style classique des céramiques de son père. De culture classique, il s’intéresse à la Bible et aux poètes du 19e siècle. Ses lectures lui donnent l’idée de créer des vases associés à des poèmes ou des extraits de textes. Il donne à ses créations le nom de "verreries parlantes". L’artiste se passionne aussi pour la botanique et s’inspire fortement de la nature à partir de 1885.
Il travaille avec la manufacture de Meisenthal, située en territoire annexé, jusqu’en 1894, année de l’ouverture la cristallerie Gallé, rue de la Garenne à Nancy. Emile Gallé continue ses recherches sur le verre, ce qui lui permet par exemple de mettre au point le verre "Clair de lune" de couleur saphir en 1878, puis le verre camée, superposition de plusieurs couches de verre. Il développe l’emploi de la gravure à l’acide fluorhydrique sur ses verreries, en complément des techniques de gravures à la pointe, à la roue ou à la molette. Il utilise également des émaux pour colorer le décor des pièces, et des oxydes métalliques qu’il incorpore à chaud dans le verre.
Suite au succès de ses verreries, Emile Gallé décide d’ouvrir un atelier d’ébénisterie à Nancy en 1885. Ses premières oeuvres sont visibles lors de l’Exposition universelle de 1889 et l’atelier se développe considérablement. Les motifs les plus courants sont les orchidées lorraines, les ombelles, les blés et les libellules.
Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889, Emile Gallé présente la table Le Rhin, symbole de son engagement contre l’annexion allemande. Pour orner la marqueterie de cette table, il reprend les écrits de l’auteur latin Tacite « Le Rhin sépare des Gaules toute la Germanie ». Il considère en effet le Rhin comme la frontière naturelle entre la France et l’Allemagne.
Quelques années plus tard, Emile Gallé n’hésitera pas à s’engager avec le même enthousiasme pour défendre le soldat Dreyfus. Il devient également membre fondateur et trésorier de la Ligue des droits de l’homme en 1898.
En 1894, Emile Gallé regroupe l’ensemble de ses ateliers dans un établissement situé rue de la Garenne à Nancy. Même si le travail de création reste au coeur de ses préoccupations, la production s’industrialise, et le nombre d’employés croît rapidement, pour atteindre les deux cents personnes en 1900.
Gallé a compris l’importance d’obtenir la reconnaissance de Paris pour développer ses ventes : il parvient à obtenir de nombreux prix dans les expositions parisiennes, à la renommée internationale, et vend ses productions par le biais d’un dépôt installé dans la capitale.
Il fonde l’Ecole de Nancy, alliance provinciale des industries d’art, en 1901 : il s’agit d’artistes et d’industriels lorrains regroupés pour travailler ensemble et défendre leurs intérêts face à la concurrence. Il devient ainsi le principal animateur du style Art nouveau, qui se caractérise par l’emploi de lignes sinueuses, de courbes et de formes organiques dans l’architecture et les arts décoratifs.
A la suite du décès d’Emile Gallé en 1904, emporté par une leucémie, l’association périclite.
